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mardi 2 août 2011

Dwail | Helter Skelter

Chroniquer est un art forcément subjectif. Oscar Wilde disait que chaque critique était avant tout un reflet de sa propre image, de sa personnalité. Pour l'écrivain, tout jugement est ainsi avant tout autobiographique. Voilà qui ne présageait dont rien de très bon pour Dwail et son premier opus Helter Skelter vu mon « humeur » au moment d'attaquer son écoute.

Pas d' a priori contre un groupe sur lequel je ne connaissais rien, si ce n'est au travers du papier de Mc Coy sur le Toulouse is Burning. Seulement mes tendances musicales sont en partie dépendantes de la météo et de l'ambiance globale. Et le metalcore en été, c'est comme Philippe Katerine sur l'ensemble de l'année : je m'en passe volontiers. Mais comme Mc Coy saigne abondamment des oreilles dès qu'il écoute quelque chose de plus couillu que les Fall Out Boys, c'est bibi qui a dû s'y coller...

La première écoute n'est pour moi jamais très significative, ayant besoin de temps pour m' « approprier » un album. D'où peut-être plusieurs premières constations négatives. Helter Skelter (du nom d'une chanson des Beatles) est court, à peine une petite quarantaine de minutes. Très peu, trop peu pour un premier opus. L'ensemble est en outre plutôt chaotique ce qui ne favorise pas une accroche immédiate. Et surtout, l'album pâtit d'un gros déficit de puissance, notamment au niveau d'un chant également trop incertain dans ses parties claires. Le premier verdict aurait pu être définitif : les Toulousains n'ont pas su mettre les couilles sur la table, à l'image d'une scène française qui souffre nettement de la comparaison avec ses homologues étrangères à quelques rares exceptions près.

Mais parfois la vie a un léger goût de reviens-y. Et le temps fait son œuvre avec la galette de Dwail.
On n'ira pas jusqu'à dire que la magie opère. Le skeud garde ses (gros) défauts (dont un chant qui constitue à mes yeux le gros point à améliorer). Mais re-situés dans le contexte d'un premier album qui prend le risque de sortir des sentiers battus du genre – effort à souligner, ils sont tolérables.
Pas d'excuses par contre pour la durée, d'autant plus que deux « interludes » passables , Alpha et Omega, viennent s'intercaler entre les pistes de l'album.

Pour le reste, on ne peut pas nier que les intentions sont là. Les Toulousains font preuve d'une belle rage, annonciatrice d'une présence scénique qui doit valoir le coup d'œil. Techniquement, quand on élude le côté chaotique et le manque global de puissance évoqués ci-dessus, c'est plutôt pas mal. Les riff sont bons et variés, à commencer par celui de la première piste de l'album An Iron Hand In A Velvet Glove, dont le côté groovy rend particulièrement bien. La batterie (féminine pour ne rien gâcher) est au niveau. L'album est en outre très bien produit par Logan Mader (ancien guitariste de Machine Head et Soulfy et qui a déjà travaillé à la production d'albums de Gojira) qui offre un rendu très propre au niveau du son.

Structurellement, Helter Skelter est difficile d'accès mais une difficulté voulue et assumée. Rares sont les pistes (Rude Awakening, Neither Man Nor Woman) qui offre une cohérence musicale accessible instantanément. La plupart des morceaux sont déstructurés, d'où un univers (de prédominance hardcore tout de même) difficile d'accès. A trop se disperser, Dwail a pris clairement le risque de perdre ses auditeurs. Faut-il leur reprocher ? Si la réponse était clairement oui après la première écoute, le jugement se fait par la suite de plus en plus nuancé.

Il paraît que la première nuit d'amour n'est jamais la meilleure. Il en va de même avec Helter Skelter, galère soiffarde et oubliable qui réussit sa mue au fil des écoutes jusqu'à en devenir agréablement poutrable.

Peter O'Touch

Dwail, Helter Skelter, Klonosphere/Season Of Mist, 2011.

Tracklist :

1. An Iron Hand In A Velvet Glove
2. The Next Step
3. Sleepless Dream
4. Alpha
5. Rude Awakening
6. Smoke And Steel
7. Still Waters Run Deep
8. Omega
9. Neither Man Nor Woman

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