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vendredi 29 juillet 2011

OpeNightmare | Unashamedly

Tout comme le bon vin, OpeNightmare se bonifie avec l'âge. Existant depuis 2000, ils font maintenant partie des vieux de la vieille, ayant au passage largement usé leurs pneus (pas moins de quatre fois) sur les routes d'Europe. Avec près de cent-cinquante dates sur tout le continent, l'activité du groupe a également usé quelques musiciens, le line-up a connu moult changements. Et s'il est aujourd'hui inutile de parler de maturité (elle est acquise depuis une bonne paire d'années), ils peuvent désormais se targuer d'avoir trouver la stabilité. Fonctionnant maintenant en power trio, toujours dans un punk stoner bien trempé, la formation sort son quatrième album intitulé Unashamedly en mars 2011 et va encore faire tremblé les murs de quelques chaumières. M'sieurs, dames, OpeNightmare !

L'artwork de ce nouvel effort est comment dire... particulier. On voit sur la pochette Paul le poulpe sortir du corps d'un pauvre type par tous ses orifices... Aïe, ça doit faire mal ! L'étiquette du CD ? Pareil. Un poulpe à deux têtes humaines pondant une sorte d'anguille. Bon d'accord c'est assez trash mais si l'on prête attention aux textes des chansons, on pourrait interpréter le côté mi homme-mi bête tantôt pour la dénonciation du comportement de mouton suivant le troupeau de l'être humain, tantôt pour son avilissement et ses diverses folies destructrices.

Unashamedly démarre, et c'est une grande première pour le groupe, par un instrumental de deux minutes trente et une secondes, Amazonia. L'exercice n'est jamais facile, mais les trois compères ne s'en tirent pas mal du tout. Du gros son stoner dès l'entrée en matière, une batterie qui cogne sévère, une belle maitrise mélodique et le tour est joué. On sent immédiatement que la suite va nous en mettre plein la gueule et effectivement, OpeNightmare n'a pas lésiné sur la qualité du skeud. Dès la plage suivante, ils sortent les gros riffs de gratte, les lignes de basse qui claquent et une batterie qui semble plus « épanouie » que dans les précédents opus. Riche en couleur et avec un son très chaud, cet album nous propose des titres allant du punk old school (E-TV, Wall Of Pain) à du punk plus mélodique (Jesus' Crisis) ou parfois presque pop (Lost Lovers, 2 Seconds 2 Late) passant par des compos purement stoner (Just Behind).

Plus énervées, Ainozama et Spartacus ressortent le tempo ultra rapide du bon vieux punk bien de chez nous avec le traditionnel « poum tchak » de la batterie, la basse au médiator et la gratte alternant riffs mélodiques acérés et gros accords de puissance. Rien de bien nouveau mais c'est foutrement efficace. A noter sur Spartacus une voix plus grave que sur le reste de la galette, un peu éraillée. Il est vrai que Yoorwell semble avoir adouci son chant, moins grave que par le passé. Unashamedly, le morceau éponyme de l'album, est un morceau concept et à la fois un bel hommage aux formations qui les ont inspirés. Le texte est en fait monté avec des paroles et des titres de chansons tirés de leurs influences et amis de la scène. Très sympathique et fort bien pensé ! Pour finir, le double coup de cœur de cet opus est Lexomil, apparaissant deux fois sur le disque. La version originale possède deux ambiances, démarrant par un passage très vaporeux. Un sample et des sons métalliques en ouverture. Puis la basse arrive, distordue, sur un riff assez mélodique, lent, hypnotique et dégageant une certaine noirceur. La guitare entre, laissant mourir ses accords tout en distorsion. Puis le rythme s'accélère et la six-cordes s'affirme davantage, donnant une ambiance plus rock stoner. Les deux passages s'entrecroisent au long de cette plage. La seconde version, Lex*mil 2.0, est un remix fait par Hiroshima Mon Amour qui apporte une jolie couleur trip-hop et ferme ce skeud de façon très atypique.

Côté textes, il y a donc l'hommage à ceux qui ont contribué aux influences du trio et puis on retrouve les grands thèmes récurrents, à savoir la politique bien entendu, la religion, la société de consommation. Comme toujours chez OpeNightmare, on a aussi droit à une touche d'autodérision avec des textes parlant d'addiction aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologies ou encore de... viagra.

On a donc à faire à un quatrième LP d'excellente facture avec des compositions bien ficelées et des textes convaincants. L'expérience parle, l'inspiration est toujours là et la formule en trio a recentré la direction artistique, cultivant les qualités déjà mises en avant en les fortifiants de quelques nouvelles trouvailles. Autant dire que le meilleur est à venir avec cette nouvelle stabilité car leur énergie semble inépuisable.

[Fanch]

OpeNightmare, Unashamedly, Vegas Records, 2011.

Tracklist :

01. Amazonia
02. E-TV
03. Lost Lovers
04. Spartacus
05. Lexomil
06. Jesus' Crisis
07. Unashamedly
08. Wall Of Pain
09. 2 Seconds 2 Late
10. Just Behind
11. Ainozama
12. Lex*mil 2.0 (H*M*A remix)

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